Historique

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Dans l’Antiquité

A l’époque gauloise, la région faisait partie de la Gaule Belgique qu’occupait le peuple des Véromandus, d’où le nom de Vermandois.
De nombreux objets (tuiles, débris de poteries, monnaies) de l’époque romaine ont été retrouvés à différents endroits du territoire bohainois.
Des fouilles archéologiques, réalisées à la Zac du Moulin Mayeux en 2000, ont d’ailleurs permis de mettre à jour une ferme gallo-romaine datant du 1er siècle de notre ère.

Du Moyen-Âge à la Révolution

On dispose de peu d’information sur Bohain à la période médiévale, mis à part que la commune était une ville frontalière à vocation défensive. Les descriptions architecturales de l’époque le prouvent. En effet, en 1667, dans la Géographie Blaviane, la ville de Bohain est décrite ainsi : " […] jadis munie de très bons bastions revêtus de pierre et ceinte de bons fossés pleins d’eau. Son château, garni de bonnes tours et murailles, est capable de résister aux efforts d’une bonne armée. Le nom de la ville de Bohain remonte à l’époque médiévale. En effet, à cette époque, la forêt a commencé à s’étendre et à prendre de l’importance dans le paysage. Cette prédominance de la forêt dans le paysage aurait donné le nom de la ville : BOS (bois) et HAM (hameau, village), le " village des bois ". Bien sûr, il existe d’autres hypothèses quant à l’origine du nom Bohain, mais celle-ci semble la plus probable.
Le premier seigneur connu de Bohain, Régnier de Bohain, se revendique seigneur de cette terre en apposant son sceau sur une charte passée à Cambrai en 1058.

Pendant presque toute l’époque moderne, Bohain est encore une ville militaire. Elle subit de nombreux sièges : 1588,1636, 1637…

Un autre malheur touche la ville : le grand incendie de 1723. En effet, durant des semaines, des maisons sont incendiées, de jour comme de nuit. On pense qu’un pyromane en était à l’origine, puisque dès que les maisons étaient reconstruites, un nouvel incendie se déclarait. Au total, il y eut huit incendies. Lors du dernier, plus de 150 maisons et environ 600 bâtiments (granges, écuries, masures) sont détruits dans le bourg et on dénombre 12 morts. Environ 2000 personnes sont sans logement.

En 1793, la ville de Bohain est prise et pillée par une armée autrichienne. Toutes les archives sont brûlées.

A l’Epoque contemporaine

Cette période est marquée par l’essor de l’activité textile. On passe en effet, au cours de ce siècle, d’une simple activité artisanale à une industrialisation. Toute la population se mobilise autour de cette activité économique. Celui qui n’était pas tisseur travaillait pour fournir la matière première ou fabriquer les pièces nécessaires pour réparer les métiers à tisser.
L’autre partie de la population va défricher la forêt d’Arrouaise, à partir de 1836, afin d’augmenter la surface agricole.
Du point de vue militaire, Bohain est occupée par les Prussiens de janvier à février 1871.

La structure de la ville change au 19e siècle
Pour écouler les marchandises, la ville se dote d’une ligne de chemin de fer en 1856. Cette construction bouleversa le paysage urbain puisque l’actuelle rue Jean Jaurès (qui s’arrêtait alors juste après l’église) fut prolongée jusqu’aux voies de chemin de fer, en direction du village de Brancourt le Grand.
La première gare fut détruite par les Allemands par deux fois en 1914 puis en 1918. Le bâtiment actuel date de 1921 et n’a guère subi de modifications depuis.

L’hôtel de ville date de 1884. Mais, en 1918, les Allemands l’incendient pour assurer leur fuite.
La reconstruction de l’actuel hôtel de ville est décidée en 1922. Le beffroi est modifié et on décore la Salle du Conseil, aujourd’hui " Salle des Mariages " d’une fresque murale peinte par Émile Flamant en 1925 et 1926. En juin 1927, on inaugure ce nouvel hôtel de ville qui subsiste encore aujourd’hui.

Durant la 1re Guerre Mondiale 1914-1918

La ville de Bohain, occupée dès le début du conflit, est régulièrement bombardée. Elle connaît également de nombreuses exactions : rationnement, amendes, réquisitions de matériel (objets en cuivre ou en bronze, gouttières…) et d’animaux (chevaux, mulets...).
En 1918, les usines sont pillées. Les métiers à tisser sont presque tous détruits. Les Allemands incendient l’hôtel de ville et déposent des mines à différents points de la ville pour ralentir l’avancée des Alliés. Bohain est délivrée par les Anglais le 8 octobre 1918. Le 12 octobre, le Président Raymond Poincaré rend visite à la ville. On dénombre environ 250 victimes de guerre, soldats et civils compris. La ville reçoit la Croix de guerre en juin 1921.
Pendant les mandats du Maire Paul Challe (de 1920 à 1940), la ville connaît de nombreux aménagements urbains, du fait de la reconstruction. On construit un établissement de bains douches pour l’hygiène publique, un monument aux morts, une salle de spectacle (le Royal), un stade… L’hôtel de ville et la gare sont aussi reconstruits.

Les usines sont très rapidement remises sur pied et l’activité textile reprend de plus belle.

Durant la 2e Guerre Mondiale 1939-1945

La ville est occupée très rapidement par la Wehrmacht. En mai 1940, la ville connaît des épisodes assez particuliers.

Philippe de Hauteclocque (le futur Maréchal Leclerc, 1902-1947), évadé de Lille, est arrêté par les Allemands à Bohain le 1er juin 1940. Interrogé, il joue la comédie et raconte qu’il est déserteur et père de famille nombreuse, qu’il doit rentrer chez lui pour s’occuper des siens. Les Allemands le relâchent finalement. Bohain est le point de départ de l’aventure du Maréchal Leclerc.

En avril 1943, un avion britannique, de retour d’un raid sur Stuttgart, s’écrase sur le terroir de la commune au lieu-dit le Taillis-Brunet. Les sept membres d’équipage décèdent ; ils sont enterrés au cimetière communal.

La ville connaît également une rafle le 17 décembre 1943, suite à un attentat commis sur la ligne de chemin de fer entre Bohain et Fresnoy-le-Grand. Les personnes arrêtées sont envoyées à la prison de Saint-Quentin, puis déportées à Buchenwald ou à Dora. Peu en reviennent.

Sources : E. Dodeman (Trois conférences sur la ville de Bohain, 1899), J. Pétréaux (Notice sur la ville de Bohain, 1897), A.Cerf (Nouvelles Études d’histoire locale sur Bohain, 1902)

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